Ma croyance et mon fil d'Ariane




L’art dans ce monde

Ce en quoi je crois, ma compétence, mon expérience ce à quoi j’ai donné ma vie, l’essence de mon parcours, ne peut être galvaudé, renié, malmené; C'est le coeur de mon existence.
 Lorsque j’entends un discours, que je vois une contradiction, que je sens que ma conviction est bafouée, je ne peux me retenir. Toute mon expérience et les résultats obtenus se réveillent et viennent en surface défendre et imposer leur vision clairvoyante.
 J’ai donné ma vie à guider, à former, à ouvrir les horizons, par le biais des techniques d’expression.
 J’ai eu en mains des êtres de tous niveaux et de tous horizons, de tout âge et de toutes convictions.
Je les ai menés sur le chemin de leur être, de la réalisation de leur univers intérieur afin qu’il se donne, qu’il s’exprime et les ai mis sur scène, en public, à travers les œuvres à interpréter. J’ai aussi écrit pour eux,
J’ai largement dépassé les formes et les esthétiques, et j’ai aidé chacun à chercher son intime, sa vérité viscérale.J'ai mis ainsi dans leur main et réveillé leur être profond guidé par ses rêves et nourri de ses plus grandes forces.
Lorsque je vois les dérives, les naïfs, les tentatives commerciales pour appâter ceux qui espèrent et ne se donnent pas les moyens de comprendre ou de vivre au fond, pleinement mais qui se servent des méthodes les plus viles pour exulter, simplement rêver et qui se laissent berner, je ne peux me taire. Les truands ressemblent à leurs proies qui vivent souvent dans le même monde de vénalité heureuse.
D’une part, curieux, je me pose la question de savoir comment ça fonctionne et m’intéresse à écouter et découvrir les comportements qui mènent à utiliser des systèmes qui me paraissent frauduleux et me sidèrent mais qui marchent bien afin d’entendre plus loin ce qui se passe dans l’âme humaine.
D’autre part je ne peux adhérer, ni de près ni de loin et refuse de suivre le troupeau.
Et quand celui ou celle qui ne sait pas qui je suis, ce que j’ai vécu, veut me convaincre et me tient un discours de conviction ou de passion avec une naïveté qui m’insupporte, je deviens tranchant et je rejette tout son processus en vrac tout en argumentant pour tout de même le ramener à plus de justesse, tout en étant conscient que seule l’expérience pourrait le ramener à la raison.
Tout ceci provient du fait que les arts ne sont pas connus pour leur force énergétique et leur puissance sur l’âme et le corps de l’être.
Tout ceci vient de ce que les êtres ne se donnent pas suffisamment les moyens d’apprendre en profondeur ce que l’art a de précieux pour les guider.
Tout ceci vient de ce que l’art n’est pas assez considéré et qu’il est parfois même méprisé, même par ceux qui s’adonnent en amateurs mais n’en connaissent pas la puissance réelle.
Tout ceci vient de ce que les enseignements et les organismes qui traitent de l’art et des méthodes de transmission ne vont souvent pas assez loin dans l’exigence et la justesse.
Les humains ont des rêves et des espoirs et tiennent des discours salvateurs mais ne manient pas très bien la partie alpha de leur semi-conscience.
Je ne laisserai jamais dire ou faire contre mon âme et trahir mon cœur.                                                          
Notre groupe humain ne se rend pas compte à quel point ces dérives et cette inconscience lui nuit.
Les hommes vont mal, l’entreprise va mal. La politique va mal. Nous sommes dirigés aujourd’hui par des êtres à l’image du monde dans lequel nous nageons. La plupart des dirigeants sont des truands de haute volée. Ca ne choque pas beaucoup les foules qui s’offensent dans l’instant, oublient et récidivent dans leur soutien lorsque l’orage est passé. La communication n’est pas bonne. Nous sommes pollués par la désinformation. Les médias hypnotisent des millions de personnes consentantes et soumises.
Chacun se perd en lui-même, n’est pas reconnu par l’autre, ou doit se battre pour avancer.
 La lutte est cruelle et porte à des naufrages. Et l’on entend dans un monde déjà « perdu » qu’il faut être « concret », matérialiste », « mathématique ».
Ce serait plutôt cohérent de favoriser l’intime, le sensible, le créatif, de l’apprécier et de le respecter afin de lui permettre d’être à la fois vigilant et exigent. Mais la plupart préfèrent le mettre au rang du ludique, de l’esthétique, de « l’amateurisme » sans exigence, sans profondeur, sans conscience de l’impact sur l’être et son état, son comportement et ses résultats.
Les artistes eux-mêmes ne connaissent souvent pas suffisamment leur puissance et leur importance. Souvent aussi, ils n’ont pas été chercher au fond de leur art ou de leur être ce qui pourrait les aider à être ou à faire en cohérence avec l’essence, le sens et l’importance. Ne pouvant pas se reconnaître eux-mêmes, ils ne peuvent pas être reconnus par les autres. Ou alors ils sont reconnus pour de mauvaises raisons qui ont trait à autre chose, mais pas à l’art en lui-même. Et l’art lui-même est en deuil de son image et se voit à travers des faux-semblants qui lui sont prêtés ou proposés par les artistes eux-mêmes ou les autres. Bien souvent, l’intérêt domine et empêche la sincérité, la recherche et l’exigence.
 Le monde ne voit pas suffisamment clairement que l’art est indispensable et peut le sauver, qu’il ne s’agit pas d’une œuvre matérielle mais bien d’essence et de vision, de la transformation d’un monde et de la renaissance des êtres. Et pourtant le monde sera bien sauvé par l’art, le jour où les artistes seront tout simplement et communément devenus l’ensemble de la population avec sa sensibilité et sa créativité au service d’un monde salvateur devenu serein.  En attendant, les artistes auraient intérêt à apprendre à être de meilleurs communiquants. Je les entends trop souvent défendre leurs professions en employant des propos peu compréhensibles et peu acceptables par ceux qui ne connaissent pas bien leur contexte et ne peuvent donc pas adhérer par maque d'éléments de partage d'opinion. Je sens que je pourrais aider. Mais encore faudrait il que l'occasion s'y prête et se présente. 

                                                                                                              Christian Pagès

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